Vue générale de Saschsenhausen.

Pendant l'été 1936 on abattit des arbres et on érigea une baraque en bois au milieu de la forêt d'Oranienbourg, sur le territoire de Sachsenhausen. Le 12 juillet 1938, les 50 premiers prisonniers en provenance d'Esterwegen arrivèrent et furent immédiatement mis au travail pour la construction de ce qui allait devenir le camp de concentration de Sachsenhausen (K.Z. Sachsenhausen). Dès août et septembre 1938, 900 autres prisonniers furent transférés d'Esterwegen à Sachsenhausen pour travailler à la construction du camp. Très peu d'entre eux survécurent au rythme de travail infernal imposé par les SS. Fin septembre, les premiers prisonniers politiques arrivèrent au camp.

Outre les baraques destinées aux prisonniers, le camp comprenait des bâtiments en pierre destinés aux SS ainsi qu'une véritable complexe industriel destinée à employer la main-d'oeuvre gratuite fournie par le camp. Avant la guerre, la plupart des prisonniers étaient des allemands communistes ou juifs. C'est ainsi qu'après la "Nuit de Cristal", plus de 1800 juifs furent enfermés à Sachsenhausen et massacrés peu après.

En septembre 1939, des milliers de communistes, sociaux-démocrates et dirigeants ouvriers furent arrêtés. Près de 500 d'entre eux furent envoyés à Sachsenhausen, de même que 900 juifs. Fin septembre 1939, il y avait 8.384 prisonniers dans le camp. Dès novembre, ce nombre passa à 11.311 prisonniers. C'est à cette époque qu'une première épidémie de typhus se déclara. Suite au refus des SS de donner le moindre soins aux malades, les prisonniers commencèrent à mourir en masse. Jusqu'en avril 1940, date à laquelle le premier crématoire du camp fut construit, les morts étaient transférés au crématoire de Berlin situé à 35 km du camp.

Comme dans tous les camps, les SS avaient instauré un régime de terreur d'une férocité incroyable. Les exécutions sommaires étaient monnaie courante, telle celle de 33 Polonais survivants d'un groupe de 320, ou encore de 81 otages Hollandais en mai 1942. Peu après l'invasion de la Russie par les nazis, des milliers de prisonniers de guerre soviétiques furent enfermés à Sachsenhausen. Ils furent soumis à un traitement inhumain, soit tués immédiatement par balle ou encore transférés à la compagnie punitive où ils mouraient en massa, battus à mort, pendus, noyés ou simplement affamés.

Le 31 janvier 1942, les SS entreprirent la construction de ce qui allait s'appeler la "Station Z". Cette installation était destinée à l'extermination des prisonniers et fut terminée le 29 mai 1942. De hauts fonctionnaires nazis furent invités à son "inauguration" au cours de laquelle 96 prisonniers juifs furent assassinés en leur présence. En mars 1943, un chambre à gaz fut ajoutée à la "Station Z". Elle fut en activité jusqu'à la fin de la guerre. Le nombre de victimes gazées est inconnu. En effet, les transports destinés à l'extermination n'étaient pas enregistrés dans les registres du camp.


Maquette de la "Station Z" (musée de Sachsenhausen).

En 1944 et 1945, devant l'avancée des alliés, le nombre de prisonniers augmenta rapidement. Les 20 et 21 avril 1945, 33.000 prisonniers durent quitter le camp à pied, par groupes de 400. Les SS avaient l'intention de les embarquer sur des navires puis de couler ceux-ci. Des milliers de prisonniers ne survécurent pas à cette marche de la mort. Tout ceux qui ne pouvaient plus marcher étaient abattus immédiatement.

Le 22 avril 1945, un détachement de la 47ème armée soviétique libéra Sachsenhausen. Les soldats russes trouvèrent dans le camp 3.000 prisonniers, dont 1400 femmes. Ils étaient presque tous mourants, malades ou complètement affaiblis.

Sachsenhausen est aujourd'hui un musée. Il est aisément accessible à partir de Berlin.